Le prix du baril de pétrole continue d’influencer les
marchés actions européens dans la crainte de de la faillite d’un pays
producteur de pétrole (Nigéria, Vénézuela…) ou d’une entreprise/banque liée au
secteur de l’énergie. Par ailleurs, les marges de crédit poursuivent leur
écartement même en Europe où le segment de l’ « investment grade »
avait rejoint des niveaux de récession. Et pourtant, la zone euros se porte
bien pour l’instant. L’octroi de crédit repart et le climat des affaires comme
la confiance des consommateurs rebondissent. Enfin, l’inflation sous-jacente
avoisine aujourd’hui 1% dans un contexte
de financement encore très attractif pour tous les agents économiques (Etat et
entreprises).
Il n’en reste pas moins que cette phase de marché volatile
est stressante pour les investisseurs et ne peut prendre véritablement fin qu’à
deux conditions. La première est que les investisseurs doivent être vraiment
rassurés sur le rythme de la croissance mondiale et sur la capacité des
entreprises à produire une progression, même infime, de leurs résultats. La seconde
est que les observateurs occidentaux devront être convaincus par la stratégie
des officiels chinois concernant le régime de change du yuan, l’action de leur
banque centrale et la libre circulation des capitaux en Chine.
Pour un rebond durable et solide, c’est donc plus une
question de trimestre - voire de semestre - que de jour ou de semaine même si
les marchés actions ont commencé à toucher des niveaux de point de retournement
à la hausse. Les investisseurs paraissent actuellement tétanisés après avoir
vécu une période un peu folle de surabondance monétaire depuis 2009. Ils
découvrent que les banques centrales ne peuvent pas résoudre tous les sujets,
notamment les plus politiques d’entre eux. Les taux zéro, s’ils perdurent,
comportent des effets induits négatifs, notamment celui de fabriquer des bulles
spéculatives.
En conséquence, les marchés n’ont pas évolué en fonction des
indicateurs économiques qui sont loin d’être catastrophiques sans être
flamboyants non plus. Les investisseurs semblaient avoir totalement perdu
confiance dans la capacité des leaders politiques et économiques, et pas
uniquement en Chine, à affronter les difficultés à venir. C’est pourquoi le
discours très offensif de Mario Draghi, jeudi dernier, sur la capacité
d’intervention « sans limites » de la BCE jeudi après-midi est tombé fort à
propos.
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