mercredi 27 janvier 2016

Vie des marchés


Le prix du baril de pétrole continue d’influencer les marchés actions européens dans la crainte de de la faillite d’un pays producteur de pétrole (Nigéria, Vénézuela…) ou d’une entreprise/banque liée au secteur de l’énergie. Par ailleurs, les marges de crédit poursuivent leur écartement même en Europe où le segment de l’  « investment grade » avait rejoint des niveaux de récession. Et pourtant, la zone euros se porte bien pour l’instant. L’octroi de crédit repart et le climat des affaires comme la confiance des consommateurs rebondissent. Enfin, l’inflation sous-jacente avoisine aujourd’hui 1%  dans un contexte de financement encore très attractif pour tous les agents économiques (Etat et entreprises).
Il n’en reste pas moins que cette phase de marché volatile est stressante pour les investisseurs et ne peut prendre véritablement fin qu’à deux conditions. La première est que les investisseurs doivent être vraiment rassurés sur le rythme de la croissance mondiale et sur la capacité des entreprises à produire une progression, même infime, de leurs résultats. La seconde est que les observateurs occidentaux devront être convaincus par la stratégie des officiels chinois concernant le régime de change du yuan, l’action de leur banque centrale et la libre circulation des capitaux en Chine.
Pour un rebond durable et solide, c’est donc plus une question de trimestre - voire de semestre - que de jour ou de semaine même si les marchés actions ont commencé à toucher des niveaux de point de retournement à la hausse. Les investisseurs paraissent actuellement tétanisés après avoir vécu une période un peu folle de surabondance monétaire depuis 2009. Ils découvrent que les banques centrales ne peuvent pas résoudre tous les sujets, notamment les plus politiques d’entre eux. Les taux zéro, s’ils perdurent, comportent des effets induits négatifs, notamment celui de fabriquer des bulles spéculatives.
En conséquence, les marchés n’ont pas évolué en fonction des indicateurs économiques qui sont loin d’être catastrophiques sans être flamboyants non plus. Les investisseurs semblaient avoir totalement perdu confiance dans la capacité des leaders politiques et économiques, et pas uniquement en Chine, à affronter les difficultés à venir. C’est pourquoi le discours très offensif de Mario Draghi, jeudi dernier, sur la capacité d’intervention « sans limites » de la BCE jeudi après-midi est tombé fort à propos.


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