jeudi 25 septembre 2014

Et si on parlait des "small caps" ?

TFC Point Conseil propose dans son allocation un fonds composé de petites capitalisations françaises : + 96, 40% sur 3 ans.

Les investisseurs américains sont particulièrement présents sur les plus gros tours de table des start-ups françaises. Vanter l'attractivité de la France auprès d'investisseurs institutionnels étrangers, voilà qui n'est pas a priori une sinécure. C'est qu'après avoir boudé la France dans le sillage du Projet de loi de finances 2013, dont certaines dispositions fiscales avaient provoqué la révolte dite des "pigeons", les investisseurs étrangers sont de retour. La preuve, sur les 8,2 milliards d'euros levés l'an dernier par les fonds de capital-investissement français, 45 % proviennent d'institutionnels étrangers, contre 30% en 2012, selon l'Afic.
Des "zinzins" étrangers qui sont également très présents de façon directe au capital des start up hexagonales : près d'un quart (24%) des jeunes pousses françaises du secteur du numérique comptent des fonds de capital-risque étrangers parmi leurs actionnaires, d'après une étude publiée en juin par le cabinet d'audit EY (ex Ernst & Young). De fait, sur les dix plus importantes levées de fonds réalisées par des start up françaises de l'Internet entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2012, pas moins de six ont impliqué des investisseurs étrangers. 
Que viennent donc faire ces habitués de la Silicon Valley en France, un pays où la croissance économique ne devrait pas excéder 0,4% cette année, et où chaque mois apporte son record de chômeurs ? "Bien sûr, l'environnement macro-économique n'est guère positif en France, mais nous pouvons trouver de la croissance en investissant dans des start up déjà très présentes à l'international", explique Wendelin Thoenes. En effet, si les jeunes pousses françaises de l'industrie numérique ont vu en moyenne leur chiffre d'affaires grimper de 43%, en 2013, c'est grâce au quasi-doublement de leur activité réalisée à l'étranger.
Surtout, "l'innovation constitue l'une des meilleures réponses à une conjoncture macro-économique maussade. Or la France a des arguments à faire valoir, en matière d'innovation", estime Christophe Bavière. C'est bien l'avis des investisseurs étrangers sur les atouts qui font de la France un pays attractif, 40 % d'entre eux mentionnent d'abord la capacité d'innovation, contre 30 % l'an dernier. Il faut dire que sur les 100 sociétés considérées comme les plus innovantes au monde par le magazine Forbes, dans son classement 2013, huit sont françaises. Ce qui place la France en deuxième position, derrière les Etats-Unis et leurs 39 vedettes de l'innovation.
Le capital-innovation a investi 642 millions d'euros seulement, en 2013
Face à ce vivier de jeunes pousses innovantes, que fait donc le capital-risque (ou capital-innovation) français ? En 2013, il a investi 642 millions d'euros, un montant "très insuffisant, (qui) ne permet pas de faire face aux enjeux du financement de l'innovation en France", regrette l'Afic. Et d'insister : "A titre de comparaison, ce sont 21,3 milliards d'euros qui ont été investis par le capital-innovation aux Etats-Unis, soit 33 fois plus !"Rapporté au poids des économies respectives, le capital-risque pèse donc 5,7 fois moins en France qu'aux Etats-Unis. La conséquence, notamment, des nouvelles réglementations de Bâle III et de Solvabilité II, relatives au renforcement des fonds propres des banques et des assureurs, et qui restreignent la capacité de ces derniers à continuer à jouer leur rôle de pourvoyeurs traditionnels du capital-investissement français.
A quoi s'ajoutent les coups de rabot portés ces dernières années aux incitations fiscales dont bénéficiaient les particuliers investissant dans des FCPI (fonds communs de placement dans l'innovation) et des FIP (fonds d'investissement de proximité). Un manque de ressources qui conduit le capital-risque français à ne plus être en mesure de financer les start up hexagonales, un comble. Aussi l'Afic et l'Association française de la gestion financière réclament-elles "le rétablissement d'une fiscalité incitative" dans ce domaine. Un débat bien français.

D’après un article de Christine Lejoux La Tribune

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